ÉDITIONS
Héroïne
Alors que des mots pleuvent par milliers, acides et brûlants
Que d’autres nous réchauffent et nous remettent debout
Les mots finissent par nous manquer.
Pas l’élan, ni la lutte, ni l’espoir dans l’action collective.Et pourtant, depuis des mois, nous baignons dans l’univers du langage, des didascalies et des légendes : nous fabriquons un livre avec les mots d’Héroïne. Nous couchons sur le papier ses personnages, leurs langues, leurs corps, la vie d’un service public, les forces et les failles d’un système judiciaire, une société entrain de se dépatouiller d’elle-même, l’histoire d’un spectacle.
C’est une grande aventure un livre. Et nous l’avons menée avec toute l’équipe des Éditions Deuxième Époque que nous remercions infiniment ainsi que tous celles et ceux qui ont soutenu la sortie de ce livre et y ont contribué.
Périne Faivre
Pendant plus d’un an, Périne Faivre s’est immergée dans les tribunaux d’une grande ville de France. De cette immersion est né un carnet de bord mêlant notes de procès, paroles de salle d’attente, interviews de magistrats et avocats, observations à la volée des mille et une histoires qui font la vie d’un palais de justice. Avec dix artistes pluridisciplinaires, elle s’est emparée de ce matériau pour la création du spectacle Héroïne.
Un tribunal au cœur de la ville, une audience en temps réel.
Sommaire :
• le texte de la pièce, sa mise en scène et la scénographie originale conçues pour l’espace public.
• le récit des étapes de création, à commencer par l’immersion durant plusieurs mois de Périne Faivre, autrice et metteuse en scène, auprès de l’avocate Laure Dilly-Pillet.
• la réflexion de plusieurs professionnel-le-s sur les liens entre la Justice et le Théâtre et la préface d’Edwy Plenel, apporteront aux lecteurs une mise en perspective des liens entre art, justice et société.
Soutiens
Ouvrage publié avec le soutien des centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public (CNAREP) : Pronomade(s) en Haute-Garonne (Encausse-les-Thermes), Le Boulon (Vieux-Condé), Le Moulin Fondu (Garges-lès-Gonesse), Le Fourneau (Brest), L’Atelier 231 (Sotteville-lès-Rouen), Quelque p’Arts (Boulieu-lès-Annonay) et de Furies (Châlons-en-Champagne), du Théâtre Le Sillon et de Résurgence (communauté de communes Lodévois et Larzac).
Les Tondues
Depuis longtemps, nous rêvions de faire trace de l’aventure artistique, humaine et politique que nous vivons avec notre spectacle « Les Tondues » sous la forme d’un livre. Edité par la maison d’édition Deuxième Époque, dans la collection Ecritures de spectacle, le livre reprend bien sûr le texte du spectacle éclairé par une série importante de photos, mais il accueille aussi plusieurs contributions dont nous sommes très fiè·res : Stéphanie Ruffier nous livre un texte critique et Fabrice Virgili, un éclairage historique tout en signant la préface. C’est l’occasion de découvrir aussi deux longs entretiens avec Périne Faivre puis Renaud Grémillon qui nous plongent dans les secrets de fabrication, les enjeux dramaturgiques et scénographiques, bref ! les dessous de la création.
Périne Faivre
Les Tondues aborde un tabou français peu traité dans la littérature française, et pour cause. C’est ce que nous explique Fabrice Virgili, préfacier et auteur d’un éclairage historique qui donnera au lecteur les clefs d’un fait d’histoire de France qui a concerné pas moins de 20 000 femmes au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Le spectacle Les Tondues, fruit de nombreuses recherches documentaires de l’auteure et metteure en scène Périne Faivre, raconte cette part d’histoire méconnue, de quelle(s) manière(s) et pour quelles raisons elle a été enfouie au sein des familles et occultée dans la société française. Le récit, alerte et sensible, révèle peu à peu les secrets de famille et questionne une pratique punitive d’humiliation capillaire révélatrice des droits que s’octroie le politique sur le corps des femmes. Le texte de la pièce, plein de gravité et de fantaisie, de sororité et d’émotion, est porteur à la fois d’une certaine rage et d’une grande résilience. Il fait écho à notre mémoire collective.
La forme théâtrale déambulatoire choisie par Périne Faivre et sa compagnie pour mettre en scène Les Tondues afin de raconter cette histoire là où elle s’est déroulée, est décryptée dans l’ouvrage par Stéphanie Ruffier, critique théâtrale, donnant à comprendre la scénographie et la dramaturgie d’un genre propre au théâtre de rue : la déambulation théâtrale en espace public.
Soutiens
Ouvrage publié avec le soutien des Centres nationaux des Arts de la Rue et de l’Espace Public (CNAREP) : Le Moulin Fondu (Garges-lès-Gonesse), Pronomade(s) (Encausse-les-Thermes), le Boulon (Vieux Condé), le Fourneau (Brest), Quelques p’Arts (Annonay), L’Atelier 231 (Sotteville-lès-Rouen), Lieux Publics (Marseille), ainsi que le soutien du Centre National des Ecritures du Spectacle : La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon – Centre national des écritures du spectacle et du Festival et saison des arts vivants : Résurgence (communauté de communes Lodévois et Larzac).
Carnet de voyage : la Barrula du Sillon (2018)
La Barrula du Sillon reste à ce jour, un de mes plus beaux souvenirs. Marcher cinq jours durant dans un rayon de quelques kilomètres autour de chez moi, écrire du matin au soir, glaner des histoires, des personnages, capturer l’instant, la confession… et faire le pari chaque soir de faire entendre des mots qui sentent le thym, le vrai, l’éphémère jouissance de vivre l’art et la nature avec quelques humains qui prennent le temps de le faire et qui ont la chance de le vivre. Pour cette aventure, je me suis payé le luxe de marcher chaque jour avec un·e artiste-ami·e différent·e, afin que May Laporte, Renaud Grémillon, Marion Diaques, Florie Abras ou Moreno, posent eux aussi leur mots-notes-pinceaux sur l’ampleur de la beauté.
Périne Faivre
Pour commencer la saison 18/19, le Sillon a proposé de « barruler » pendant une semaine dans le Clermontais. Emmenés par les chanteuses et chanteurs de Lo Barrut, par deux artistes des Arts Oseurs et par l’équipe du Théâtre, les participants ont pu randonner tous les jours en profitant de haltes gourmandes et chantées dans des sites remarquables et chez des producteurs. Tous les soirs, des spectacles ont été proposés dans chaque village traversé. Ces créations avaient en commun d’interroger subtilement et avec humour le prix des choses, la saveur de l’essentiel et le sens de l’art. Tous les matins un petit-déjeuner spectacle permettait aux marcheurs de célébrer la naissance de la journée. Les Arts Oseurs se sont donc joints à cette aventure : Périne Faivre et un.e artiste invité.e ont proposé tous les soirs un carnet de voyage restituant ce que les marcheurs avaient vécu dans la journée – une histoire du jour exprimée en poésie, en musique ou en peinture.
La Barrula a attiré environ 1000 personnes sur l’ensemble des spectacles et entre 60 et 130 randonneurs par jour. Ceux-ci ont parcouru plus de 45 kms de Paulhan à la Bergerie de Germane, en passant par Aspiran, Lieuran-Cabrières, Nébian, Cabrières, Mourèze, Clermont l’Hérault et Ceyras.
Reste une envie : Barruler… encore !
Déambulations théâtrales
Raconter mon métier, dire pourquoi j’écris, pourquoi telle forme s’est imposée à une autre, tenter de comprendre en quoi le déplacement impacte l’écriture, comment amener le public à être à tel endroit plutôt qu’un autre…
Ces questions et tant d’autres, j’ai pu me les poser grâce à l’invitation du groupe ToNNe à participer au séminaire de réflexion autour de la déambulation théâtrale. J’ai eu effectivement une incroyable occasion et le temps de me plonger dans ma pratique, de lui trouver des mots ! Mais surtout j’ai pu le faire en écho à d’autres artistes et penseurs. Les paroles des uns nourrissaient la réflexion des autres, nos manières différentes de « fabriquer » nos déambulations s’éclairaient par leurs points communs ou leurs divergences. Je pense qu’il est vital d’éditer les propos échangés à l’occasion de ce séminaire ainsi que leurs éclairages et contre-points. Non parce que nos paroles seraient plus importantes que celles d’autres artistes, non plus que nous ayons inventé une forme inconnue jusqu’alors (question aussitôt évacuée en début de rencontre), non pas enfin que nous revendiquions un mouvement ou une école. Je pense simplement, et ça n’est pas rien, que ce type d’ouvrage donnera à lire le cœur d’un travail artistique, son terreau, ses ferments et ce spécifiquement au service de formes qui se déploient dans l’espace public. Je crois qu’il est important de faire traces des mécaniques de création qui sous-tendent le théâtre de rue parce qu’il pâtit encore trop souvent d’un discrédit qui tendrait à penser qu’il n’est pas suffisamment construit et pensé. Nos échanges sur des sujets aussi divers que l’écriture dramaturgique, scénographique mais aussi l’écriture en elle-même en ce qu’elle sont spécifiques ou non à ce type de forme en mouvement, ont montré la richesse et la profondeur des processus en cours.
Et puis finalement nous nous sommes quittés en nous disant que nous rêvions d’avoir accès à ce type de réflexions collectives sur toutes autres formes artistiques. Pour nourrir nos regards, nos pratiques et notre appétit ! Que ce type de suspension du temps et d’exploration de la pensée fleurissent ! Et que nous puissions les partager.
Périne Faivre
En Janvier 2019, le Groupe ToNNe invite François Rascalou (Action d’Espace), Périne Faivre (les Arts Oseurs), Françoise Guillaumond (la Baleine-Cargo), Cécile Le Meignen, Laura Dahan (les Fugaces), Mathurin Gasparini (le Groupe ToNNe), Caroline Cano (la Hurlante) et Fabrice Watelet (No Tunes International) à raconter leur rapport à l’espace, à la déambulation, au texte, au public.
Cet ouvrage, coordonné par Mathurin Gasparini et édité par les éditions 1000 Kilos, rend compte de ce séminaire. Il est complété par des entretiens avec des figures de la déambulation théâtrale, Fred Michelet (CIA) et Christophe Châtelain (Pudding Théâtre), et par des compagnons de route : programmateur (Bruno de Beaufort – Sur le Pont CNAREP à La Rochelle), Directeur Technique (Olivier Desjardins) et chargée de diffusion (Asilys Deymarie).
Stéphanie Ruffier, chercheuse et théoricienne, apporte des contributions sur les questions de définition, de marche, de rapport au texte et de rassemblement.